Les éclipses documentaires :
qu’est-ce que c’est ?
Le temps d’une soirée, nous vous proposons une projection ou une séance d’écoute de courts-métrages documentaires dans un lieu culturel alternatif.
Cette volonté est née du désir de rendez-vous documentaires plus réguliers. Que ce soient des œuvres diffusées durant notre festival, de membres du collectif ou bien des coups de cœur de nos programmateurs, nous avons toujours l’envie de mettre en avant et partager des courts et moyens métrages, ainsi que des pièces sonores que nous aimons. Des débats et discussions sont organisés autour des œuvres lors de ces projections.
PROCHAINE ÉCLIPSE
VENDREDI 13 DÉCEMBRE 19H30 • 3-5 rue d’Aligre, Paris 12e
Pour cette nouvelle éclipse, nous vous invitons à la Maison des Ensembles pour la diffusion de deux courts métrages documentaires. Chacune des séances sera suivie d’une discussion avec les cinéastes, et la soirée se clôturera par un pot offert. Entrée libre. Ouverture des portes 30 minutes avant la séance.
Manger nénuphar de Lisa Ferraris (France, 2024, prod. Aix-Marseille Université, 24′)
Dans les Hautes-Alpes, Jeff fait naître, soigne et abat ses animaux. Il s’est récemment engagé avec d’autres éleveurs dans un abattoir paysan. Il y accompagne ses bêtes jusqu’à la fin, les mettant à mort par ses propres soins.
Aucun homme n’est né pour être piétiné de Narimane Baba-Aïssa et Lucas Roxo (France, 2023, prod. Local Films, 35′)
Dans le sertão, région désertique du nord du Brésil, l’esprit vengeur d’un bandit d’honneur rôde. Mort en 1938, Lampião faisait justice lui-même dans un territoire exacerbé par les conflits agraires. Partis sur ses traces, nous rencontrons celles et ceux qui se révoltent contre l’ordre établi et se revendiquent aujourd’hui comme ses héritiers. En brandissant la mémoire de ce héros populaire, ils résistent à la tentative Jair Bolsonaro, président ultraconservateur, de faire ressusciter les démons fascistes du Brésil.
LES PRÉCÉDENTES ÉCLIPSES
#10 Les passeurs d’instruments, La mécanique du temps, Simonne, Mémoires de plomb
Diffusion le 14 juin 2024 à la Maison des Ensembles
Les passeurs d’instruments, de Phane Montet et Alice Boccara-Lefèvre (documentaire sonore – 10 min)
En plongeant l’auditeur dans des ateliers de facteurs d’instruments de musique où se mêlent les bruits assourdissants de machines à découpe laser et ceux de gestes délicats, ce court-métrage radiophonique dresse le portrait de ce métier unique, et du rapport particulier qui lie ces artisans à la musique et au son.
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La mécanique du temps, d’Amel Chaouati (12 min)
Didier est un autodidacte. Depuis sa retraite, il passe des heures dans son garage à essayer de redonner vie à des vieux pianos français.
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Simonne, de Manon Pietrzak (13 min)
Sur les photos de famille de ma grand-mère, une femme apparaît de temps à autre. Qui est-elle ?
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Mémoires de plomb, de Lisa Place (12 min)
Quelles sont les traces, visibles ou non, de la colonisation ? Face à celles, monumentales, qui occupent l’espace public, je m’interroge sur leur absence dans mon histoire familiale…
#9 La couleur la plus brillante et Un oeil puis l’autre
Diffusion le 9 février 2024 à la Maison des Ensembles
La couleur la plus brillante, Lila Fourchard (40′, 2023) : Un mois d’avril à Séville je reviens pour une enquête mystique et merveilleuse, découvrir où se trouve la couleur la plus brillante d’Andalousie.
Un oeil puis l’autre, Raphaëlle Pluskwa (21′, 2018) : Dans le journal La Provence, je tombe sur un fait divers des plus sordides. Un homme en proie à une crise de folie s’est arraché les yeux. Comment, quelle force peut pousser quelqu’un à commettre un tel acte ? Que s’est-il passé ? Qui est cet homme ? Cinq ans plus tard, je décide de mener l’enquête. De fantasmes en perditions, des quartiers nord de Marseille à un champ de tournesols, je finis par comprendre qu’on ne peut pas tout expliquer.
© Deuxième Ligne Films
#8 Dans ta cabane, il y a
Diffusion le 13 octobre 2023 à la Maison des Ensembles de ce documentaire de Vincent Pouplard (79′, 2022)
Au centre du tableau, il y a Thalia, à peine trois ans. Elle vit l’âge des premières fois avec les escargots comme avec la mort. Tout s’expérimente, s’évalue, se goûte dans une saveur que nous adultes avons oubliée. Dans la cabane de Thalia, il y a la musique en construction, l’image à fabriquer, la douceur des gestes et d’innombrables « pourquoi ? ».
#7 Route Terre, voix de femmes de marins à Douarnenez
Diffusion le 12 mai 2023 à la Maison des Ensembles de ce documentaire sonore de Lorine Carton-Amor et Juliette Chartier (54′, 2022, France Culture)
Cette création sonore part dans le Finistère en Bretagne, à la rencontre d’anciennes femmes de marins. Autour des souvenirs de leur vie d’avant et de leur rapport à l’océan se dessinent des portraits sonores de femmes puissantes. Leurs voix se mêlent à celles d’archives sonores oubliées, celles d’anciennes radios maritimes.
© Wrong Films
© Université d’Évry Val-d’Essonne
#6 Mes voix et La nudité est une tenue
Projection le 14 avril 2023 à la Maison des Ensembles de ces deux courts-métrages de membres du collectif
Mes voix, de Sonia Franco (50′)
Anissa aime sa grand-mèreTakia d’un amour passionné, sans limites. Takia est de plus en plus fatiguée. Son monde s’est réduit aux aux quatre murs de son salon. Anissa voudrait arrêter le temps. Être pour toujours la petite fille adorée de sa grand-mère. Mais elle va devoir s’inventer une place à elle.
La nudité est une tenue, de Mathilde Jeanneau (29′)
Dans des ateliers de dessin, les modèles sont nus. Le film croise quatre séances de poses, chacune avec un modèle. Trois femmes et un homme reçoivent en silence les regards de ceux qui la dessinent. Ils partagent leurs questionnements sur le corps, le regard de l’autre, et le travail auquel ils participent. En proposant au modèle de prendre le temps de la parole, le film tente d’approcher ce qui se joue dans l’art de la représentation, entre vu et vécu.
#5 Vadrouïlle
Diffusion le 8 avril 2022 à la Maison des Ensembles des 7 créations sonores qui composent cette série documentaire de Sami Tedeschi et Lorine Carton-Amor. Ces créations ont été accompagnées par Lundi Soir.
Durant un an, Lorine et Sami ont parcouru le Mont-Lozère et ses environs, au coeur du Parc National des Cévennes pour donner à entendre la nature différemment, mais aussi les récits de vie de ses habitants. Ils sont allés à leur rencontre : leurs récits ébruitent une mémoire du lieu.
© Lundi Soir
© GREC
#4 Coleum et Foyers
Projection le 11 février 2022 à la Maison des Ensembles de ces deux courts-métrages issus de la sélection de la 4e édition des Yeux Ouverts
Coleum, de Coralie Seignard (30′) – Trois cochons sont amenés à l’abattoir par un homme. Une fois morts, l’homme et sont fils charcutentleur chair et s’écharpent. Le petit fils les observe.
Foyers, de Paul Heintz (18′) – Au rythme d’une dérive solitaire, un pyromane se livre. Entre vécu, rêve et imaginaire, sa parole libère son rapport inconscient au feu.
#3 Travaux #1 et Vas-y voir
Projection le 9 décembre 2021 au Sample de ces deux courts-métrages issus de la 3e édition des Yeux Ouverts
Travaux #1, de Jules Follet (19′) – Trois rêves d’ouvrier, troublés par la mort accidentelle d’un des leurs sur un chantier.
Vas-y voir, de Dinah Ekchajzer (45′) – C’est l’histoire de Madeleine, qui quitte la France pour l’Afrique, sur un coup de tête, avec sa fille Félicie. C’est l’histoire d’Abdou, originaire d’un petit village du Niger, qui devient leur domestique. Cette histoire se passe juste après l’indépendance. C’est l’histoire de ma famille.
© La Fémis
© Film University Babelsberg / RBB
© Loup Blaster
#2 Al-Hurriya, Intérieur – extérieur, Tracing Addaï
Projection le 5 mars 2020 à Un lieu pour respirer de ces trois courts-métrages issus des deux premières éditions des Yeux Ouverts
Al-Hurriya, de Loup Blaster (6′) – “Nous voici voisins, à Calais. Tu es de passage, en migration. Qu’as-tu vu ? Qu’as-tu vécu ? Quelles sont tes impressions ? L’histoire se dessine et nous nous regardons. Hé toi ! Comment tu dis liberté ?”
Intérieur-extérieur, de Charlotte Ballet-Baz et Alice Boccara-Lefèvre (15′) – ’’Dans les lettres, on a interdiction de donner notre vrai nom.’’ Face à Catherine, on découvre des relations épistolaires aussi précieuses que surprenantes. Elle correspond depuis près de 25 ans avec des personnes incarcérées, qui peuplent aujourd’hui les murs de son appartement. Une seconde voix, celle d’une ancienne détenue, lui fait écho.
Tracing Addaï, d’Esther Niemeier (30′) – Alors qu’il vient d’avoir vingt ans, Addai laisse toute sa vie derrière lui et s’installe en Syrie pour aider les victimes de la guerre civile. Au début, il est affecté à la cuisine avec Ilias. Addai écrit à sa mère : “Ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien.” Deux ans plus tard, la mère d’Addai reçoit une lettre écrite depuis une prison. Ilias a été condamné pour terrorisme par un tribunal allemand. Il veut la rencontrer et écrit : “Une chose pour laquelle tu dois me croire, c’est que nous y sommes allés avec de bonnes intentions.”
#1 La galette des reines, Te merau, Hop out drop top fuck y4ll
Projection le 23 janvier 2020 à Un lieu pour respirer de ces trois courts-métrages issus de la troisième édition des Yeux Ouverts
La galette des reines, de Géraldine Gacon (34′) – Mélissa et Soraya sont amies depuis longtemps. Elles ont 46 et 56 ans et n’ont vécu que dans les marges : prostitution pour l’une, cambriolage pour l’autre, drogues pour les deux. Chez Soraya, le samedi après midi à l’heure du thé, elles rient, elles se chambrent, elles parlent fort : du trottoir, des cambriolages réussis ou ratés, de l’amour, de la drogue (qui était quand même nettement meilleure à l’époque..) mais aussi des enfants qui grandissent, du grave et du banal, de ce qui commence et de ce qui finit. Un Portrait, à 2 voix, d’une marginalité féminine féroce et assumée, qui questionne notre morale, nos certitudes, nos choix. Vous reprendrez bien une galette avec votre tasse de thé ?
Te merau, de Fanny Corcelle et Juliette Guignard (36′) – Edera cherche sa place, dans la société, dans la ville, dans son clan. “Lederă” en roumain, ça veut dire “lierre”. La mauvaise herbe du jardin. Elle habite dans une baraque de fortune avec la famille de son mari, va bientôt avoir 18 ans, et attend son premier enfant. Elle vit un moment de transition, délicate balance entre renonciation et résistance. Au fil du temps s’affirme en elle l’absolue nécessité de se construire un autre destin.
Hop out, drop top, fuck y4ll, de Pierre Gaignard (30′) – Regarde les oiseaux. Imagine tous les mondes qu’ils produisent quand ils mangent, quand ils chient. Ont-ils conscience que leurs actes modifient le monde à jamais ? Prendrons-nous le temps de les regarder faire ? Ils seront attirés par certains types de graines ; les petits oiseaux mangeront les petites graines, quand les gros préfèreront les grosses. Repus, ils voleront frénétiquement ; facilitant le transit du germe, d’un côté et de l’autre de la rivière. Et au bout de leurs systèmes digestifs, ils s’offriront un monde sur mesure. Les graines expulsées de leurs corps pleins de vie créeront un nouvel écosystème : mangeable et habitable. Ils auront transporté dans leurs fientes la copie d’un monde idéal, paradis du futur. Alors à nouveau, ils se nourriront, ils voleront et ils défèqueront – un peu plus loin.
© Géraldine Gacon
© De Films en Aiguille / Magnolias Films
© Pierre Gaignard