En janvier 2020, nous avons lancé nos rendez-vous mensuels : les éclipses documentaires. Le temps d’une soirée, nous vous proposons une projection et/ou une séance d’écoute de courts-métrages documentaires dans un lieu culturel alternatif.

Cette volonté est née du désir de rendez-vous documentaires plus réguliers. Que ce soient des œuvres diffusées durant notre festival Les Yeux Ouverts, de membres du collectif ou bien des coups de cœur de nos programmateurs, nous avons toujours l’envie de mettre en avant et partager des courts et moyens métrages, ainsi que des pièces sonores que nous aimons.

Des débats et discussions sont organisés autour des œuvres lors de ces projections.

 

Les rendez-vous :

#1 – le 23 janvier 2020 à Un lieu pour respirer (Les Lilas)

#2 – le 5 mars 2020 à Un lieu pour respirer

#3 – le 9 décembre 2021 au Sample (Bagnolet)

#4 – le 11 février 2022 à la Maison des Ensembles (Paris 12)

ECLIPSE DOCUMENTAIRE #4

Lors de cette 4e éclipse documentaire, nous accueillons Coralie Seignard et Paul Heintz qui avait été respectivement sélectionnés aux Yeux Ouverts #4 avec leurs beaux courts-métrages Coleum et Foyers.

Les projections seront d’un suivies d’un débat en présence des réalisateur·trice·s.

20h : Coleum de Coralie Seignard, 30′, France 2020

Trois cochons sont emmenés à l’abattoir par un homme. Une fois morts, leur chair est charcutée par l’homme et son fils. Le petit-fils les observe.

21h : Foyers de Paul Heintz, 18′, France, 2018

Au rythme d’une dérive solitaire, un pyromane se livre. Entre vécu, rêve et imaginaire, sa parole libère son rapport inconscient au feu.

© Lucie Alvado

Lors de cette troisième éclipse, seront projetés deux courts métrages sélectionnés lors de la 4e édition de notre festival Les Yeux Ouverts.

L’équipe de Lundi Soir aura donc le plaisir de présenter :

Travaux #1 de Jules Follet (19′)

Vas-y voir de Dinah Ekchajzer (45′)

Les projections seront suivies d’un échange en présence du réalisateur et de la réalisatrice.

Travaux #1

Trois rêves d’ouvrier, troublés par la mort accidentelle d’un des leurs sur un chantier.

Vas-y voir

C’est l’histoire de Madeleine, qui quitte la France pour l’Afrique, sur un coup de tête, avec sa fille Félicie. C’est l’histoire d’Abdou, originaire d’un petit village du Niger, qui devient leur domestique. Cette histoire se passe juste après l’indépendance. C’est l’histoire de ma famille.

© Lucie Alvado

Cette séance a mêlé trois courts-métrages, dont deux sélectionnés lors de précédentes éditions de notre festival Les Yeux Ouverts. Les projections ont été suivies d’un échange avec les réalisatrices présentes.

Al-Hurriya, de Loup Blaster, 2016 (6′)

 

Intérieur – extérieur, de Charlotte Ballet-Baz et Alice Boccara-Lefèvre, 2019 (15′)

 

Tracing Addaï, d’Esther Niemeier, 2018 (30′)

Al-Hurriya

“Nous voici voisins, à Calais.
Tu es de passage, en migration.
Qu’as-tu vu ? Qu’as-tu vécu ?
Quelles sont tes impressions ?
L’histoire se dessine et nous nous regardons.
Hé toi ! Comment tu dis liberté ?”

© Loup Blaster

Intérieur - extérieur

’’Dans les lettres, on a interdiction de donner notre vrai nom.’’ Face à Catherine, on découvre des relations épistolaires aussi précieuses que surprenantes. Elle correspond depuis près de 25 ans avec des personnes incarcérées, qui peuplent aujourd’hui les murs de son appartement. Une seconde voix, celle d’une ancienne détenue, lui fait écho.

© Charlotte Ballet-Baz – Alice Boccara-Lefèvre

Tracing Addaï

Alors qu’il vient d’avoir vingt ans, Addai laisse toute sa vie derrière lui et s’installe en Syrie pour aider les victimes de la guerre civile. Au début, il est affecté à la cuisine avec Ilias. Addai écrit à sa mère : “Ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien.” Deux ans plus tard, la mère d’Addai reçoit une lettre écrite depuis une prison. Ilias a été condamné pour terrorisme par un tribunal allemand. Il veut la rencontrer et écrit : “Une chose pour laquelle tu dois me croire, c’est que nous y sommes allés avec de bonnes intentions.”

© Film University Babelsberg / RBB

© Lucie Alvado

Cette séance a mêlé deux films et une pièce sonore, sélectionnés lors de la troisième édition du festival annuel Les Yeux Ouverts. Les projections ont été suivies d’un échange avec les réalisateur·trices, animé par Marc-Antoine Vaugeois, acteur cinéaste et critique de cinéma.

La galette des reines, de Géraldine Gacon, 2018 (34′)

Te merau, Fanny Corcelle et Juliette Guignard, 2018 (36′)

Hop out, drop top, fuck y4ll, de Pierre Gaignard, 2017 (30′)

 

Marc-Antoine Vaugeois fait ses premiers pas en tant qu’acteur sous la direction de Justine Triet dans son long-métrage La bataille de Solférino sorti en 2013. S’en suivent d’autres rôles dans divers courts-métrages et dans des longs-métrages où il joue notamment pour Lucie Borleteau, Antonin Peretjatko et Ilan Klipper. Parallèlement à sa carrière d’acteur, il rédige des textes et réalise des entretiens de cinéastes pour plusieurs revues (Format Court, A bras le corps, Répliques) et assure la programmation du cycle A la rencontre au cinéma l’Archipel depuis 2014 dans laquelle il présente des films d’auteurs marginaux.

La galette des reines

Mélissa et Soraya sont amies depuis longtemps. Elles ont 46 et 56 ans et n’ont vécu que dans les marges : prostitution pour l’une, cambriolage pour l’autre, drogues pour les deux. Chez Soraya, le samedi après midi à l’heure du thé, elles rient, elles se chambrent, elles parlent fort : du trottoir, des cambriolages réussis ou ratés, de l’amour, de la drogue (qui était quand même nettement meilleure à l’époque..) mais aussi des enfants qui grandissent, du grave et du banal, de ce qui commence et de ce qui finit. Un Portrait, à 2 voix, d’une marginalité féminine féroce et assumée, qui questionne notre morale, nos certitudes, nos choix. Vous reprendrez bien une galette avec votre tasse de thé ?

© Géraldine Gacon

Te merau

Edera cherche sa place, dans la société, dans la ville, dans son clan. “Lederă” en roumain, ça veut dire “lierre”. La mauvaise herbe du jardin. Elle habite dans une baraque de fortune avec la famille de son mari, va bientôt avoir 18 ans, et attend son premier enfant. Elle vit un moment de transition, délicate balance entre renonciation et résistance. Au fil du temps s’affirme en elle l’absolue nécessité de se construire un autre destin.

© De Films en Aiguille / Magnolias Films

Hop out, drop top, fuck y4ll

Regarde les oiseaux. Imagine tous les mondes qu’ils produisent quand ils mangent, quand ils chient. Ont-ils conscience que leurs actes modifient le monde à jamais ? Prendrons-nous le temps de les regarder faire ? Ils seront attirés par certains types de graines ; les petits oiseaux mangeront les petites graines, quand les gros préfèreront les grosses. Repus, ils voleront frénétiquement ; facilitant le transit du germe, d’un côté et de l’autre de la rivière. Et au bout de leurs systèmes digestifs, ils s’offriront un monde sur mesure. Les graines expulsées de leurs corps pleins de vie créeront un nouvel écosystème : mangeable et habitable. Ils auront transporté dans leurs fientes la copie d’un monde idéal, paradis du futur. Alors à nouveau, ils se nourriront, ils voleront et ils défèqueront – un peu plus loin.

© Pierre Gaignard