Nous souhaitions prendre la parole en tant que jeunes acteurs du milieu du cinéma documentaire – une parole qui nous semblait trop rarement entendue dans ce genre de cadre.
Ainsi, nous avons fédéré plusieurs jeunes structures porteuses de projets documentaires ambitieux, afin de susciter un débat sur les méthodes, les manières de faire, les actions et les engagements.
La problématique que nous avons développée était la suivante : “Un état généreux de la jeune création documentaire, quelles réalités pour quel avenir ?”
Étaient conviés à cette table ronde :
- Lundi Soir : trois membres de l’association ont assuré l’introduction et la médiation du débat
- Kaplan & Kaplan : une maison de production créée par trois jeunes cinéastes qui défendent un cinéma hybride, novateur, au sein duquel le réel et le fantastique cohabitent
- Dreams : un collectif de création de documentaire sonore dont les méthodes de travail tendant à l’horizontalité nous semblaient intéressantes à interroger.
- Synaps : un collectif audiovisuel pratiquant l’autogestion et le partage de moyens.
- Les Lucioles du Doc : une association qui utilise le cinéma documentaire comme moyen d’expression politique et sociale.
- Nos marraine et parrain : Vincent Pouplard et Diane Sara Bouzgarrou. La présence de ces deux intervenant·es a permis un récit d’expérience riche de 10 ans dans le milieu documentaire.
Il nous semblait primordial de baser la discussion sur des images et des retours d’expérience filmique. Le débat a donc été ponctué de projections d’extraits de films apportés par chacun·e des invité·es :
– L’Envers du décor – réalisé collectivement par les membres des Lucioles du doc
– L’arrivée à Cali – paysage sonore réalisé par Dreams
– La Hchouma – projet de documentaire de Barbara Dupin, produit par Kaplan et Kaplan
– Attiéké All Stars – film documentaire réalisé par Yassine Hubert et produit avec la collaboration de Synaps
– Le Silence de la Carpe – film réalisé lors d’une résidence d’écriture par Vincent Pouplard
– Quand je serai grande, je serai footballeur, réalisé et autoproduit par Diane Sara Bouzgarou puis produit et diffusé par Triptyque Films
Nous voulions réfléchir collectivement à la tension existante entre les statuts “professionnel” et “amateur”, dans la manière de s’identifier et s’auto-représenter lorsque l’on fait ses premiers pas dans la profession liée à la création documentaire. Cela a permis d’évoquer la question de la viabilité économique des différentes structures présentes, et à se demander : doit-on forcément être payé pour être qualifié ou se qualifier de “professionnel” ? Bénévole rime-t-il avec amateur ? Le but ayant été d’explorer la complexité et les nombreux chevauchements existant entre ces deux positions, et de les remettre en question.
Ce premier moment de rencontre a eu vocation à en impulser d’autres, toujours plus fructueuses et régulières.